lundi 30 mars 2009

DOWN UNDER - NOUVELLE CALEDONIE



Quelle idée d'avoir des amis qui habitent "down under" à 23 heures d'avion ou 33 heures de voyage de chez soi.
Les 33 heures furent digérées et oubliées, la Nouvelle Calédonie avalée à un rythme d'enfer guidés par Patrick et Myriam, infatigables qui présentaient "le caillou", LEUR île.
Après une première immersion dans Noumea c'est un tour de la Grande Terre à un rythme bien soutenu : deux fois la Corse en trois jours... suivi de "la Nouvelle Calédonie vue de la mer", une balade dans le lagon calédonien à bord de Filao II.
Voilà pour le programme. Alors, en route!
La Grande Terre, 400 km de longueur sur 50 km de largeur moyenne, c'est à peu près les cantons de Genève, de Vaud et du Valais perdus au milieu de l'océan Pacifique. La comparaison s'arrête là. La végétation tropicale, le lagon et le climat n'ont rien d'helvétique!
Ce qui n'apparait pas sur la carte c'est le gros cordon ombilical qui relie l'île à la France. Le goutte à goutte transfuse une quantité incroyable de denrées métropolitaines car comment se passer de notre bon beurre de Normandie...
Ceci participe aussi à lutter contre un certain sentiment d'isolement, le spleen de tout îlien.
Dès notre arrivée nous posons nos sacs dans notre nouvel "appart" de Nouméa gentiment prêté par Monique et Robert Leborgne. Arbres inconnus, chants d'oiseaux, au loin l'océan Pacifique. Avec 10 heures de décalage horaire, nous rêvons un peu...
Première immersion dans l'ambiance coloniale de Noumea, savant mélange de Cannes et de Cayenne, une succession de baies et de presqu'îles que le novice confond et mélange.

Noumea

Un petit air de Cayenne

La place des palmistes est vraiment ressemblante

Une visite à l'excellent musée de Nouvelle Calédonie permet de se faire une bonne idée de la culture mélanésienne. Une jeune femme d'une quarantaine d'années, nostalgique de son enfance dans sa tribu, alors guidée et éduquée par ses grand-parents "qui savaient tout sur la nature", nous envoute de récits et de souvenirs. Vie actuelle dans les tribus, apport de la culture européenne, l'impact de la télé... tout y passe. Et comme elle dit, elle qui est moitié-moitié: "Nous, les Européens, sauveront la culture mélanésienne car les jeunes Canaques s'en foutent: ils préfèrent les discos et les belles voitures!".

Le Musée de la ville

Le centre culturel Tjibaou

10 grandes cases de bois et de verre alignées le long d'une allée bordée de pins colonnaires, c'est la vision de Renzo Piano du village mélanésien traditionnel. Site exceptionnel entre lagon et lagune. Collections de sculptures et peintures. Prise de conscience des racines culturelles.
Synthèse architecturale superbe des techniques de constructions modernes et de tradition mélanésienne.

Ce Piano est vraiment un génie









Le tour de la Grande Terre

Difficile de séjourner en Nouvelle Calédonie sans croiser régulièrement la mémoire du bagne. De 1864 à 1897 22'000 condamnés furent envoyés en NC. Ils façonnèrent l'île pendant leur incarcération et aussi après leur libération. Leurs nombreux descendants (une bonne moitié de la population caldoche actuelle) continuèrent la mise en valeur. Les ancêtres suaient à la réalisation du réseau routier. Chaque caldoche a ainsi un ancêtre ingénieur des travaux publics... Mais, j'oubliais, l'ensemble de la population affirme descendre des gardiens du pénitencier.

Bagne du fort Teremba



Une traversée de l'île vers la côte ouest à la végétation luxuriante: araucarias, kaoris, fougères arborescentes, bananiers, flamboyants, eucalyptus et d'impressionants bambous géants.















Plus loin des niaoulis (sorte d'eucalyptus) ou des gaiacs (sorte d'acacias). Ici tout est spécial, isolement îlien oblige. Aussi parle-t-on de faux-accacias, de faux-gommier, faux-poivrier. Tout est faux-quelque-chose.

Nous avons fait la coutume et le "ptit geste": la voie est libre vers la case du chef

Un rocher qui s'amuse: c'est la poule de Hienghène, le bourg dont Tjibaou était originaire








Phase navigation

Cabotage dans le lagon calédonien à bord de Filao II
Peu de vent pour cette première étape en direction de la baie de Prony. Bleu rouge et vert. Le vert pour la garigue, le rouge du sol qui cache son nickel, le bleu de l'eau coralienne.

Cabotage dans le lagon calédonien à bord de Filao II



Coiffé de colonaires



L'ancre plonge dans l'anse de la tortue à l'entrée de la baie de Prony près de l'îlot Casy afin de raccourcir la route du lendemain vers l'île des Pins .
L'heure est sportive: Kayak et marche accompagnée de chiens galeux un tantinet collants.
Un cordon ombilical de grosse capacité ça se finance: ici, la manne céleste se nomme nickel. Mais, comme on n'a rien sans rien, le paysage subit les outrages de la technologie ce qui ne plait pas toujours aux écologistes locaux.
Le soleil se lève sur la baie Prony. Il est 6.00 et l'équipage est pret à mettre le cap sur l'île des Pins la prometteuse. Un vent bruineux sort d'un ciel plombé couvrant une côte plus écossaise que calédonienne. A trois noeuds le Yanmar hoquète contre le vent et les vagues: la navigation de plaisance dans tous ses états.
Demi-tour. L'île des Pins ce sera pour une autre fois.
La récolte des bivalves dans le sable blanc bat son plein. Ils finiront à la poêle avec un soupçon d'ail et accompagnés d'un petit blanc de France, cordon ombilical oblige.
La version calédonienne de l'armée n'a pas l'air désagréable: les bidasses viennent se bronzer en famille sur l'îlot à bord d'une péniche de débarquement et c'est surement plus agréable qu'une "perm" à Longwy...

Mouillage à l'îlot Signal. Un filao salue Filao







Naia

Une marina creusée, aménagée, équipée de pontons privés.
De la terrasse de sa maison on rêve en charentaises aux prochaines traversées océaniques à bord du fier vaisseau qui oscille au ponton.

2 commentaires:

kowekara a dit…

En te lisant, je me demande pourquoi nous avons quitté ce petit paradis !
Récit très bien tourné, magnifiques photos
Merci Gérard

Anonyme a dit…

Oui, Nouméa a un petit air de Cayenne, mais en plus "propre", plus luxueux .

Hier, je faisais la comparaison Place des cocotiers -place des palmistes ...(où on n'a pas envie de rester, revasser ou bouquiner )
Rien à voir !
Cayenne manque de fleurs, de jardins . Dommage, il y a un tel potentiel architectural ...