vendredi 14 décembre 2007

Aout 2007: le Danube de Budapest à Belgrade


C’est l’aube et il est temps de s’arracher à Budapest après cinq jours de séjour . Les eaux du Danube baissent et la Mer Noire est encore à 1635 km. A bord Vioune et Daniel ont pris possession de leurs couchettes ; Ingrid et Günther sont de retour à Genève après un voyage à épisodes à la suite de grèves à l’aéroport de Budapest.
Les moteurs sont chauds, marche arrière lente ; rien ne bouge. Troll se plait à Budapest et est planté sur les fonds limoneux de la marina Wiking. Gaz à fond en marche arrière, Troll creuse lentement sa tranchée et se libère.
Le soleil éclaire les hauts de Buda, les tons sont pastels, les ponts se succèdent, le pont à chaînes est admiré, le Parlement salué, de nombreux bateaux de passagers sont accrochés aux rives ; plus loin des barges à l’ancre attendent chargement ou déchargement.


Départ de Budapest
Le parlement

Le pont à chaînes




Les rives sont plates: Troll attaque la Putza, autrefois la plaine des grands troupeaux et leurs gardiens, maintenant le fief des grands domaines agricoles. Mais la Putza on ne la voit pas ; on la sent ; on la devine derrière les digues protectrices boisées. Des pêcheurs, des datchas pour le week-end des stressés de la capitale, le tout en guirlandes le long du fleuve. A Baja un petit bras s’enfonce vers la ville parcourue de canaux - encore une Venise de quelque chose - cette fois-ci du Danube sans aucun doute. Les eaux sont encore une fois peu profondes et, tout doux, tout doux Troll s’approche d’un ponton au pied d’un escalier royal menant à un restaurant. Une belle occasion de tester la légendaire soupe de poissons hongroise des bords du fleuve : Silures et sandres se baignent dans un bouillon rouge paprika relevé à souhait.
En contrebas, la saleté des eaux n’a pas l’air de gêner le moins du monde les baigneurs nombreux en cette fin d’après-midi surchauffée. A l’intérieur du restaurant, des photos de la formidable fureur du Danube en 2006 : le ponton où est amarré Troll sept mètres plus bas est à la hauteur de la salle à manger !


Baja

L'embouchure de la Drava



Sous l’œil indifférent d’une cigogne qui arpente la plage nonchalamment, Troll se libère du ponton et reprend sa route, encore hongroise pour quelques kilomètres. Et c’est Mohacs la ville frontière chargée d’histoire où l’on quitte non seulement la Hongrie mais également la communauté européenne. Mohacs, la ville frontière, c’est aussi la ville des affrontements. En 1526 Soliman le Magnifique y écrase les troupes de Louis II ; la Hongrie passe sous la domination turque pour 150 ans et Mohacs devient le symbole de la résistance hongroise.
Le capitaine se lance dans la tournée des administrations en laissant Troll tranquillement et illégalement amarré au ponton des bateaux de passagers. La police fut charmante, le capitaine du port adorable et le plus difficile fut de trouver les locaux des douanes et son jeune douanier bien ennuyé d’être obligé de donner deux coups de tampons entre deux bâillements : la nuit précédente avait du être festive et agitée.
En route pour la Serbie et la Croatie et le temps est aux supputations : Comment vont se comporter les Serbes et les Croates ? Ont-ils vraiment l’agressivité annoncée ? Allons-nous engendrer la jalousie ? etc etc
A la proue de Troll flotte le drapeau serbe bientôt remplacé par le drapeau croate car la décision est prise : nous remontrons la Drava, affluent du Danube, sur une vingtaine de kilomètres pour aller visiter Osijek. La Drava, née dans les alpes italiennes vient ici, après une traversée de l’Autriche, servir de frontière entre la Hongrie et l’ex-Yougoslavie. Sur tribord défile le parc Kopacki-Rit, une forêt alluviale de 50'000 hectares, immense réserve naturelle, territoire du grand cerf et autres gros gibiers malheureusement en partie décimés par les ravages de la guerre : braconnage, pose de mines, abattages d’arbres centenaires.
Mais la Drava, elle aussi, crie « à boire ! » et de temps en temps Troll racle son fond sableux malgré son faible tirant d’eau de 1.4 m. Pierre Verberght nous avait recommandé de prendre contact, une fois arrivé à Osijek, avec Igor, ancien colonel de l’armée croate pendant l’affrontement avec la Serbie. Contacté par téléphone, Igor recommande de respecter scrupuleusement le balisage et d’après lui, Troll devrait pouvoir passer. Au km 11 une bouée verte semble anormalement proche du bord et le capitaine pense « elle a dû bouger » et lance Troll du mauvais côté de la bouée. CRAC ! Echoué ! Il ne faut jamais se fier à ses intuitions. Igor avait pourtant prévenu « Respectez les bouées ! » Deuxième coup de téléphone « Nous sommes échoués » « J’arrive !» et voilà Igor qui débarque à bord d’un minuscule canot à moteur escorté par deux personnages directement sortis d’une bande dessinée. En quelques secondes Igor est déjà à bord à la suite d’un superbe rétablissement héritage de sa période colonel-commando. Il cherche à obtenir le remorquage d’un bateau de travail en activité une centaine de mètres plus bas. Pendant ce temps le capitaine met au point une technique de déséchouage appelée depuis lors dans le monde de la plaisance motonautique « la méthode reptilienne ». Faire basculer le bateau vers la zone d’eau profonde en jouant sur les deux moteurs. Ensuite, alternativement marche avant gaz à fond et le bateau se cabre et s’appuie sur l’arrière; puis gaz coupés, le bateau s’aplatit et le bateau lève ses fesses. A chaque fois le bateau avance de dix à vingt centimètres en route vers la délivrance. Et bientôt Troll flotte.


Avec Igor


A Osijek, c’est l’entrée en Croatie et il y a de la paperasse dans l’air. Seulement voilà, policiers et douaniers se partagent un petit ponton où l’on hésiterait à amarrer un pédalo. Seule solution, s’ancrer dans le lit de la rivière et aller chercher les autorités en annexe. « La police fluviale n’a-t-elle pas de bateau ? » me direz-vous fort pertinemment. « Si, si mais ils sont tous en panne ! » Igor le colonel acrobate se dévoue et à coup de pagaies ramène les galonnés à bord. Comme toujours tout ce passe dans la bonne humeur, sourire aux lèvres. Ca tamponne et re-tamponne du côté du douanier mais du côté du policier rien. Catastrophe, le sacro-saint tampon est resté sur le ponton. Le petit monde débarque avec les passeports bientôt enfin tamponnés à quatre pattes sur le ponton. Grands sourires. Les passeports regagnent le bord. Les formalités sont terminées. Larges gestes d’adieux.


Le port de plaisance d'Osijek




Mais il fait encore jour et il y a bien encore de la place pour quelques aventures. Les eaux sont tellement basses que l’accès au petit port d’Osijcek, pourtant bien sympathique au milieu de la vieille ville, est interdit à Troll. En deux trois coups de téléphone Igor nous déniche une possibilité d’amarrage à couple d’un bateau d’un de ses copains. Et voilà Troll remontant encore un petit peu la Drava en passant le long des quais de la ville. Au passage Igor salue son fils de 11 ans qui lui crie « Tu l’as acheté ? » puis sa femme qui fait des grands signes du balcon de son appartement. Apparaît le bateau du copain et quel bateau ! Une vieille péniche en ruine en cours de réfection pour devenir un futur restaurant flottant. Mais pour l’instant tout est futur sauf la rouille et le cambouis. Mais comme toujours le copain est sympathique, chaleureux, parle un anglais superbe et fait bien vite oublier l’environnement un peu scabreux.
Pendant la nuit, les eaux de la Drava descendent encore un peu et il est décidé de quitter Osijek en direction du Danube au plus vite, sans visiter la ville. Igor qui s’apprêtait à se transformer en guide en est tout attristé. Sa casquette de guide touristique rangée, Igor empruntera celle de pilote de sa Drava qu’il connaît si bien. Ce qui n’empêchera pas Troll de racler les fonds. Troll a bien failli hiverner en Croatie. Au km 1 Igor tend son index : « Voilà le Danube ! » et ajoute désabusé avec une moue « de l’autre côté : les Serbes ! ».
Qu’il est large, qu’il est profond le Danube quand on arrive de la Drava ! Au confluent sur un banc de sables deux cigognes acquiescent.
Après avoir repris la direction de l’est, Troll, sur son tapis roulant s’engage dans la plaine de la Vojvodine et bientôt Vukovar défile sur notre tribord. Le monde entier a suivi le calvaire de la ville croate de Vukovar dont le centre historique a subi d’irréparables dommages aux premiers jours de la guerre. Le château d’eau et quelques immeubles n’ont volontairement pas été réparés et affichent leurs façades criblées de balles et d’éclats d’obus. La cible était facile depuis l’autre côté du fleuve. Mais l’oubli s’est peu à peu installé et face à face aujourd’hui, plus de canons mais de paisibles pêcheurs serbes et croates qui assouvissent la même passion.

Mais il fait encore jour et il y a bien encore de la place pour quelques aventures. Les eaux sont tellement basses que l’accès au petit port d’Osijcek, pourtant bien sympathique au milieu de la vieille ville, est interdit à Troll. En deux trois coups de téléphone Igor nous déniche une possibilité d’amarrage à couple d’un bateau d’un de ses copains. Et voilà Troll remontant encore un petit peu la Drava en passant le long des quais de la ville. Au passage Igor salue son fils de 11 ans qui lui crie « Tu l’as acheté ? » puis sa femme qui fait des grands signes du balcon de son appartement. Apparaît le bateau du copain et quel bateau ! Une vieille péniche en ruine en cours de réfection pour devenir un futur restaurant flottant. Mais pour l’instant tout est futur sauf la rouille et le cambouis. Mais comme toujours le copain est sympathique, chaleureux, parle un anglais superbe et fait bien vite oublier l’environnement un peu scabreux.
Pendant la nuit, les eaux de la Drava descendent encore un peu et il est décidé de quitter Osijek en direction du Danube au plus vite, sans visiter la ville. Igor qui s’apprêtait à se transformer en guide en est tout attristé. Sa casquette de guide touristique rangée, Igor empruntera celle de pilote de sa Drava qu’il connaît si bien. Ce qui n’empêchera pas Troll de racler les fonds. Troll a bien failli hiverner en Croatie. Au km 1 Igor tend son index : « Voilà le Danube ! » et ajoute désabusé avec une moue « de l’autre côté : les Serbes ! ».
Qu’il est large, qu’il est profond le Danube quand on arrive de la Drava ! Au confluent sur un banc de sables deux cigognes acquiescent.
Après avoir repris la direction de l’est, Troll, sur son tapis roulant s’engage dans la plaine de la Vojvodine et bientôt Vukovar défile sur notre tribord. Le monde entier a suivi le calvaire de la ville croate de Vukovar dont le centre historique a subi d’irréparables dommages aux premiers jours de la guerre. Le château d’eau et quelques immeubles n’ont volontairement pas été réparés et affichent leurs façades criblées de balles et d’éclats d’obus. La cible était facile depuis l’autre côté du fleuve. Mais l’oubli s’est peu à peu installé et face à face aujourd’hui, plus de canons mais de paisibles pêcheurs serbes et croates qui assouvissent la même passion.


Vukovar






Le fleuve majestueux déplace son eau brunâtre dans un écrin de verdure en larguant au passage quelques îles sablonneuses. Un univers de calme et de sérénité.




Novi Sad se fait plus présente : le trafic fluvial s’intensifie tout à coup ; grosses barges, puissants pousseurs. Les ponts détruits par l’OTAN sont aujourd’hui reconstruits et le fameux pont de pontons provisoire qui entravait le trafic est maintenant démonté. Après le pont de la Liberté, rive gauche, deux solides pontons fraîchement repeints : le bleu, c’est la police et le noir la capitainerie. Il est temps de faire les formalités d’entrée en Serbie et Troll s’amarre le long du ponton bleu où une dizaine de policiers s’affairent à regarder couler le beau Danube. Ravis de changer d’occupation, les bras s’activent pour parfaire l’amarrage. Jolis tampons sur les passeports et… attente. Une policière explique qu’ils sont à la recherche du capitaine du port qui n’est plus dans son bureau et, qui a, en cette fin de journée, probablement rejoint sa petite famille. La solution est bien vite trouvée « Allez vous amarrer par exemple de l’autre côté au ponton blanc et revenez demain pour les formalités de la Capitainerie ». Troll traverse et s’amarre au dit ponton blanc qui s’avère être un ponton-restaurant en cours d’aménagement ; encore un. Miroslav, le propriétaire et son fils nous accueillent avec gentillesse, nous proposent un branchement électrique, expliquent que le ponton est gardienné même la nuit et que la sécurité est assurée : première expérience de l’hospitalité serbe.

Chez Miroslav


Le lendemain matin, le Troll's Captain est dans le bureau d’un capitaine de port froid et distant « Asseyez-vous ! » puis, plus rien pendant cinq longues minutes de classement de paperasses et qui s’achèvent par un retentissant « How are you this morning ? » assisté d’un grand sourire. Papiers du bateau et passeports en main le capitaine du port se met alors à remplir une quantité phénoménale de formulaires, tamponne, re-tamponne, photocopie et peu à peu constitue un dossier qui doit bien comporter au moins 20 pages et le place dans une fourre. Le captain se lève voyant poindre la délivrance. « Non, non ce n’est pas fini. Je viens juste de terminer votre demande de permis de naviguer en Serbie ». Le captain se renfonce résigné au fond de son fauteuil avec un sourire crispé. Une demi-heure plus tard, le permis de naviguer rédigé, nous pouvons passer aux choses sérieuses : « Boris » parle à « Gérard » de sa fille en ce moment à NY, et de sa villa sur la côte dalmate où il part pour trois semaines le lendemain, qu’il est né Croate, ancien cdt de navire de la marine marchande et maintenant capitaine du port serbe de Novi Sad. Et il y en a qui pour ça s’entretuent ???
Le centre piétonnier de Novi-Sad s’articule autour des rues Zmaj Sovina et Dunavska bordées de façades du 19ème fraîchement rénovées. Les bistrots alternent avec les boutiques de mode. Un tourisme serbe déambule au soleil.

Du Pagnol à Novi-Sad


La ville a vraiment tiré un trait sur son récent passé ou presque. A l’église orthodoxe Saint Georges grosse animation : un mariage. Elle, est longue et svelte, lui est dans un fauteuil roulant entouré de ses amis dans d’autres chaises, "rescapés" de la guerre.
Pour eux le trait est peut-être moins facile à tirer. A la sortie, sur le parvis, un groupe de musiciens Rom fait jaillir de ses cuivres des airs entraînants. Leurs dentitions en or rivalisent d’éclat avec leurs instruments. Ils jouent en se collant aux invités qui les repoussent irrités. Les enfants tourniquent et sont chassés comme des mouches. Certains invités se prennent au jeu et esquissent un pas de danse.

Qu'en penserait Milosevic?



Les Roms s'époumonent


Le soir, autre cadre, autre musique. Un restaurant au bord du fleuve (si vous vous demandez lequel, c’est que vous n’êtes pas attentifs !). La soupe de poissons au paprika, serbe celle-ci, fume sur la table tandis qu’un orchestre-chœur attaque le 47ème couplet d’une chanson traditionnelle à tiroir qui donne toujours l’impression d’être terminée et qui sans cesse repart. Et elle fut si longue qu’à la fin l’équipage parlait serbo-croate.

Riblja Corba



Sur la rive droite du fleuve, dominant la ville, se dresse l’imposante forteresse de Petrovaradin. Des moines en ont commencé la construction au 13ème siècle, Soliman le Magnifique, en route pour Vienne, s’en empara avec difficulté en 1521 et, deux siècles plus tard, Eugène de Savoie la reprit aux envahisseurs.
Elle fut alors reconstruite et Vauban appelé à la rescousse pour améliorer l’ouvrage militaire avec son alignement habituel de casemates, tours, fossés et bastions. Et perchée sur son rocher, la citadelle mérite bien son surnom de « Gibraltar du Danube ». Les techniques militaires évoluent et ce qui est à l’avant-garde un jour se trouve bien vite dépassé. Alors il faut trouver de nouvelles affectations : caserne puis prison. En 1914 s’y trouvait un prisonnier politique du nom de Josip Broz :« Connaît pas ! » mais, si on vous disait: " Maréchal Tito …"
Aujourd’hui, la prison a fait place à un musée, un hôtel quatre étoiles, deux restaurants et des galeries où exposent peintres et sculpteurs.

La forteresse de Petrovaradin



Novi-Sad vue de Petrovaradin



Petrovaradin

Une grande aiguille pour les heures: ça se voit de loin!


Un artiste bourlingueur





Troll est au cœur de la Vojvodine région à l’origine composée d’une mosaïque de peuples : Croates, Serbes, Slovaques, Roumains et Hongrois. Au temps de l’invasion turque la région fut pratiquement complètement dépeuplée et plus tard repeuplée par des Allemands en provenance de la Souabe. Aujourd’hui ce sont les Souabes du Danube.Adieu amis futurs restaurateurs de Novi Sad. Merci de votre hospitalité. Vous resterez dans nos cœurs. En épilogue quelques jours plus tard ils nous envoyaient par E- Mail une magnifique photo de Troll amarré à leur ponton.
De plus en plus large, le Danube étale ses îles sauvages et ses bancs de sable. Des vaches et des cochons paissent sur quelques îles : un bon moyen pour éviter une clôture. En route on accueille la Tisza qui augmente encore un petit peu le débit. Troll entre à Belgrade sur un Danube large de 800 m et embouque la Sava.


Pas besoin de clotures

L'embouchure de laTisza




La mi-Danube

A Belgrade la Sava se jette dans les bras du Danube




Mais où est donc cette marina Dorcol ? Ce ponton-bistrot-marina que nous avons repéré sur la carte de Pierre Verberght. Soudain à la jumelle se détache un petit panneau bleu partiellement effacé « Drocol Marina ». Des clients sirotent leur bière à la terrasse, le mini quai d’amarrage est encombré de barques. Personne ne bouge. Amarrage provisoire à un autre ponton, futur concurrent du premier. Négociations. Le capitaine insiste mais le patron n’est pas là et les avis divergent entre clients, entre habitués: « Troll trop gros ! » « Troll trop lourd ! » « Troll trop long ! » « Et que va dire Datcha ? » Finalement un colosse édenté et chevelu tranche. On déplace les barques et Troll vient gentiment accoster à la Dorcol Marina. Cette fois Datcha, le patron est là et nous accueille tout souriant.
Le dîner sera fluvial avec moult poissons grillés. Datcha veut tout savoir sur notre périple, donne des conseils pour la suite, sort son livre d’or où l’on voit d’autres navigateurs transdanubiens amarrés au bistrot, puis, un livre relatant le voyage à l’envers d’un de ses copains : Belgrade-Paris à bord d’un Trawler en acier.



La marina Dorcol


Avec Datcha

Le téléphone de la brousse fonctionne et le lendemain le capitaine est abordé par Un « Bonjourrrr ! Rrrrravi de vous rrrrrencontrer ! colonel d’arrrrtillerrrie …. » A Paris depuis quelques mois, le colonel participe à une conférence inter-armées européenne où il représente la Serbie. Plus tard il nous présente son frère, lui aussi colonel mais d’infanterie. Paraît-il une tradition familiale : le père était général. On ne peut pas s’empêcher de penser que quelques années auparavant ces deux frères et Igor étaient face à face et se tiraient dessus. Quelle imbécillité !


Avec les colonels


Belgrade est une ville compliquée. Vingt fois détruite, vingt fois reconstruite. Il fallait vraiment que le site soit exceptionnel pour que la ville blanche existe encore. Celte, romaine, byzantine, bulgare, hongroise, turque, autrichienne et finalement… serbe depuis 1867. On se demande si les Belgradois s’y retrouvent. Le mélange architectural est un peu à l’image de ce désordre historique. Des immeubles béton années 50, de magnifiques demeures du 19ème , des zones piétonnes très Montmartre. Flânons, Trions.


Belgrade-Montmartre


Mais de Belgrade il restera surtout l’immense gentillesse des gens rencontrés, toujours prêts à rendre service, toujours prêts à aider. Comme d'habitude, au moment de partir un passage à la Capitainerie est nécessaire. Immédiatement le colonel d’infanterie me propose son aide car le Capitaine du port est un de ses amis et « Ca ira beaucoup plus vite ». A la capitainerie tout le monde est au garde à vous. Les papiers disparaissent pendant que les « chefs » palabrent paisiblement et reviennent tamponnés comme par enchantement. Et dire que les Serbes ont mauvaise réputation.

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