vendredi 14 décembre 2007

Septembre 2007: la Mer Noire et le Bosphore

Troll glisse sur le canal bordé de digues face au soleil qui commence sa montée. Des pélicans, grues et hérons cendrés nous font leurs adieux tandis que des cormorans, indifférents, comme d’habitude sèchent leurs ailes au soleil. Troll est en mer, navigue au cap 200 à 8 nœuds. Une légère houle nous balance gentiment d’un bord à l’autre.

Sortie en mer

Le dernier phare du Danube

Il mare e bello
Monuments à la gloire de l'écologie

42 spots!
La mer est bleue mais pas noire, le ciel est bleu. Que demander de plus…
Au début de l’après-midi après avoir passer une jolie collection de plateformes offshore, la décision du capitaine tombe : « Pas d’arrêt à Costanza. On continue direct jusqu’à Istanbul ». Il faut avouer qu’un temps aussi clément en Mer Noire ça ne se rate pas.
Commence alors le rythme des quarts : quatre heures par couple. La nuit tombe. La mer est un petit peu plus formée. Troll saute sur les vagues, ravi et avec grâce. Pendant la nuit le trafic est intense car notre route n’est pas très éloignée de la côte pour suivre les conseils de professionnels rencontrés à Sulina. Des cargos entrent et sortent des ports de Varna puis de Burgas ; des pêcheurs chalutent en cercle. De quoi maintenir éveillé.
Le soleil se lève sur une mer où apparaissent quelques moutons. Des petits oiseaux viennent de temps à autre se poser à bord et reprendre leur souffle. L’un d’eux, plus intrépide, veut visiter et vole dans le carré. Peu à peu le radar se constelle d’échos de cargos et autres pétroliers. On en comptera jusqu’à 42 !
Troll approche du Bosphore. C’est la queue. Chacun attend son tour. A 16.00 Troll navigue sur le Bosphore au milieu de la file indienne des bateaux de commerce.
L'entrée du Bosphore

A la queue comme tout le monde!

La ville se dérobe encore à la vue derrière les nombreux méandres pour se découvrir peu à peu comme avec pudeur. Tarabya, Istinye, le premier pont suspendu, Bebek, le second pont suspendu, Karakoy et c’est l’émerveillement : la corne d’or dominée par Sainte Sophie, la mosquée bleu et le Topkapi Serail.
Istanbul: les faubourgs


Le pont du Bosphore
Chateau de Rumeli Hisari
La mosquée bleue et Sainte Sophie

Troll est à Istanbul!


Epilogue

Deux conclusions sont ici possibles : l’une sèche et chiffrée, l’autre plus subjective, plus affective. Pour que tous les caractères soient satisfaits nous donnerons les deux.
Quelques faits et chiffres pour commencer.
Trajet : Katwijk (NL) - Istanbul (TU)
Voies d’eau : Rhin (400km), Main (384km), Canal Main-Danube (172km), Danube (2411km)
Distance parcourue en eau douce : 3367 km
Nombre d’écluses : 66
Altitude : toit fluvial de l’Europe 406 m
Pays traversés : Hollande, Allemagne, Autriche, Slovaquie, Hongrie, Croatie, Serbie, Roumanie, Bulgarie, Turquie
Pays longés : Moldavie, Ukraine
Nombre de jours : 75 dont 42 de navigation
Que n’avons-nous pas entendu ou même lu avant de partir sur l’enfer que ce périple nous réservait et en particulier sur le bas Danube:
Pratiquement impossibilité de trouver un amarrage, grand danger de pratiquer les mouillages forains en particulier en Roumanie (risque de piratage etc), racket lors de l’utilisation de pontons privés, formalités administratives très pesantes, fonctionnaires désagréables… Et à l’appui de ces dires très négatifs : « D’ailleurs pratiquement aucun plaisancier ne navigue sur cette partie du fleuve ! »
Peut-être sommes nous anormaux, chanceux ou tout simplement naïfs mais nous avons toujours trouvé et sans difficulté une place d’amarrage, jamais personne n’a cherché à nous extorquer quoi que ce soit mais au contraire l’attitude était plutôt du style « Nous ne voulons rien vous êtes nos invités » ; nous avons pratiqué cinq mouillages forains en Roumanie en toute sérénité ; les formalités administratives se sont toujours déroulées dans la bonne humeur. Mais il y a peut être une recette toute simple : ne jamais se croire en pays conquis, toujours considérer et respecter son interlocuteur qui, de toute manière en connaît dix fois plus que vous.
Et, étions nous vraiment les seuls plaisanciers à descendre le fleuve ? Les autorités interrogées parlent d’une cinquantaine de bateaux par an. Nous avons rencontré des bateaux à moteur, des voiliers démâtés, un Autrichien sur une barque traditionnelle de la Wachau, un couple en canoë indien, une équipe d’une dizaine de kayaks, un couple à bord d’un bateau pneumatique, alors, comme ce périple nous a infiniment plu, c’est promis, nous referons ce voyage mais cette fois en pédalo !





1 commentaire:

Cheap Wedding Dresses a dit…
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